Insatisfaite de sa carrière, Kate Whyte a suivi sa passion et a commencé un nouveau chapitre en tant que photographe de beauté et de mode.
Kate Whyte est née dans une famille créative. Sa mère est une artiste professionnelle et son père, un capitaine de navire qui a étudié la photographie dans les années 70 pour poursuivre cet art en tant que passe-temps. « On m’a toujours encouragé à expérimenter mes initiatives créatives », dit-elle. « Le cours d’art était toujours mon moment de bonheur au secondaire. »
Lorsqu’est venu le temps d’envisager ses options postsecondaires, le parcours commercial le plus sûr en création était en conception graphique. Mme Whyte a étudié un an à l’Université Emily Carr pour ensuite prendre une année de congé, puis s’est inscrite à l’Université Capilano pour étudier la conception et l’illustration.
Lorsqu’elle a obtenu son diplôme, ses parents lui ont donné un appareil photo reflex numérique. Cet appareil Rebel TXi de Canon était son premier contact réel avec la photographie. « Je prenais des photos vraiment horribles et je les modifiais dans Photoshop », dit-elle en riant. « Mes photos s’amélioraient progressivement et j’avais moins besoin de les modifier dans Photoshop ».
Alors que Mme Whyte a mis ses connaissances en pratique en tant que graphiste, elle s’est trouvé un emploi secondaire comme photographe. Elle prenait tout en photo : des scènes de boîte de nuit, des évènements d’entreprises ou des drag queens. « À l’époque, je faisais de tout; de la photographie immobilière, de nouveau-nés… Quelqu’un m’a même embauchée pour être un paparazzi à sa fête. »
Un arrêt de quatre ans de la photographie
Lorsqu’une occasion s’est présentée à une agence, Mme Whyte a mis son appareil de côté, de même que sa nouvelle passion. Elle a consacré quatre ans à concevoir des présentations et à faire des graphismes, alors que son arrêt de la photographie a tout simplement été interrompu par les demandes de photo du personnel.
Son travail prenant en entreprise a laissé Mme Whyte insatisfaite. « J’avais l’impression que c’était une impasse pour moi », dit-elle. « Il n’y avait aucun moyen qui me permettait d’être créative d’une manière qui me rendait heureuse. C’était un travail qui n’allait jamais me permettre d’exploiter mes compétences créatives. Je savais que j’avais ces compétences et que c’était quelque chose que je voulais exploiter. »
En 2015, elle a quitté son emploi à l’agence pour se remettre à la photographie à temps plein. Elle a profité de ses contacts d’affaires pour obtenir des contrats avec diverses entreprises reconnues. Elle a fait de la photographie culinaire et a produit du contenu pour les réseaux sociaux.
Elle s’est rapidement rendu compte que photographier les gens lui manquait. Elle a d’abord rejoint un groupe Facebook qui mettait en relation des mannequins locaux, des photographes et des maquilleurs à Vancouver. « J’ai publié une partie de mon ancien travail et j’ai demandé si quelqu’un souhaitait collaborer avec moi », dit-elle. « À partir de ce moment, j’ai rencontré quelques créateurs que j’aimais beaucoup, puis j’ai commencé à expérimenter le tout de nouveau en prenant des portraits. »
Au départ, elle utilisait un éclairage naturel. « Il m’a fallu environ un an et demi pour trouver la volonté d’utiliser un éclairage artificiel et saisir des photos de beauté », dit-elle. « J’ai adoré la créativité de la photographie de mode et de beauté. Mais je ne me sentais jamais assez en confiance pour le faire ou alors, je n’avais simplement pas les compétences. Il était essentiel de comprendre l’éclairage. C’est lorsque j’ai commencé à essayer l’éclairage artificiel que j’ai été en mesure de commencer à prendre les photos que j’ai toujours voulu prendre, soit la beauté et la mode. »
Trouver satisfaction
Mme Whyte est photographe professionnelle en beauté et en mode depuis plus de cinq ans maintenant. Elle travaille avec les clients pour présenter leurs produits de soins de la peau, leurs cosmétiques, leurs bijoux et leurs vêtements. Elle prend des photos de portraits d’acteurs et de mannequins et fait des essais photographiques pour les agences également.
« J’aime faire ressortir une beauté unique », dit-elle. « J’espère que les gens voient le sujet et leurs caractéristiques uniques mises en évidence. J’aime que mes sujets aient l’air percutants et confiants. Ils doivent donner l’impression d’être dans une journée où leur peau et leur maquillage sont à leur meilleur.
J’aime penser que mon style est naturel, mais recherché. Il est hyper réaliste, mais un peu plus soigné. »
Les histoires qu’elle raconte sont différentes de celles qu’elle a racontées lorsqu’elle prenait des portraits. Ses sujets doivent assumer des personnalités autres que la leur. Avec la photographie de portrait, elle dit qu’il faut essayer de transmettre l’essence d’une personne telle qu’elle est ou plutôt le message qu’elle veut transmettre au monde par rapport à elle-même. La photographie de beauté et de mode est plus théâtrale. « Vous créez une histoire ou un personnage », dit-elle. « Cette histoire ou ce personnage peut être établi avec une planche d’humeur au début de la séance de photo; sera-t-elle une romantique, une bohème ou une dominatrice entièrement vêtue de cuir? Les mannequins doivent être en mesure de jouer ce personnage et de l’exprimer devant l’appareil photo. Tout repose sur le style, le maquillage et les vêtements qu’ils portent. »
Mme Whyte ne peut déterminer un moment unique qui a confirmé sa décision de relancer sa carrière en photographie. Elle a commencé peu à peu à recevoir de la reconnaissance en ligne. « Je me suis sentie à ma place et j’ai senti que j’allais dans la bonne direction », dit-elle. Cela ne veut pas dire qu’elle n’a pas eu de moment incroyable. À l’automne 2019, elle a photographié Pamela Anderson. « Quelqu’un qui était une icône lorsque j’étais plus jeune se tenait tout d’un coup devant mon appareil photo », dit-elle. « C’était il n’y a pas si longtemps de cela, mais c’était l’un de ces moments où je n’avais pas de mots ».
Créer une communauté
Mme Whyte a accepté de faire partie de la communauté créative. Oui, d’autres photographes proposeront des offres pour la même entreprise, mais il est avantageux pour tous de se considérer mutuellement comme des collègues et non des concurrents. « Lorsque j’ai commencé à prendre des photos en 2008, j’avais l’impression d’être la seule personne que je connaissais comme photographe », dit-elle. « Je n’ai pas cherché activement d’autres photographes. Je pense que cela a peut-être affecté mon travail, car je n’ai pas progressé aussi rapidement que je l’aurais fait si j’avais établi ces liens. »
Lorsqu’elle s’est remise à la photographie il y a cinq ans, elle a rejoint le plus de groupes possible en ligne et a communiqué avec le plus de gens qu’elle le pouvait. Elle s’est vite rendu compte que les gens étaient plus que disposés à répondre à ses questions.
Une de ces photographes en particulier, une personne que Mme Whyte admet l’a intimidé au début, mais avec qui elle souhaitait prendre contact, est aujourd’hui l’une de ses meilleures amies. « Il est si valorisant d’avoir une personne comme elle à qui je peux parler et qui comprend ce que je vis, qui peut me conseiller et pour qui je peux faire de même. Je ne le recommanderai jamais assez. »
Mme Whyte est membre d’un groupe professionnel de femmes photographes et de photographes non binaires appelé « Ladies Behind the Lens ». La communauté en ligne permet aux photographes du monde entier de partager leurs œuvres, de donner des conseils et de recevoir des commentaires constructifs dans un environnement de soutien et stimulant.
Elle a aussi créé son propre groupe Facebook « Shooting Beauty with Kate Whyte » pour offrir un espace de soutien et des ressources inspirantes pour quiconque s’intéresse à la photographie de beauté. Au cours de la dernière année, elle a eu plus d’occasions de partager ses expériences et son expertise. C’était la première fois qu’elle donnait un cours lors de sa conférence à l’évènement « The Portrait Masters Live ». « J’ai certainement eu le goût d’en faire plus à l’avenir. »
Une chose que Mme Whyte a faite tout au long de la conférence était d’utiliser sa voix pour parler de l’égalité et de la représentation. « Je me suis toujours exprimé », dit-elle. « Je ne me suis jamais empêchée de le faire en ligne. » Elle ne se gêne pas pour mettre les entreprises au défi pour diversifier leurs styles de photographie et les photographes auxquels elles font appel. Son ouverture à engager la conversation, et pas seulement à cliquer et critiquer de façon constructive, aide à mettre de l’avant de nouveaux raconteurs d’histoire diversifiés. « Il est important de parler si vous êtes témoins d’inégalités et de faire tout en votre pouvoir pour les changer », dit-elle. « Si vous avez une plateforme, il est important de l’utiliser pour vous faire entendre. »